Dans un rapport publié en janvier 2020, l’Observatoire régional de santé (ORS) Ile-de-France s’inquiète de la qualité et de la quantité de sommeil des jeunes Franciliens et met en cause l’usage des nouvelles technologies, qui contribuent fortement à la détérioration des habitudes des jeunes. Elle préconise des actions publiques et d’éducation populaire comme “une semaine sans écran” et des messages d’avertissement pour promouvoir de saines habitudes de vie.
Influence négative des médias numériques
L‘étude de 80 pages, intitulé LE SOMMEIL DES JEUNES FRANCILIENS À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE Un enjeu de santé publique largement sous-estimé, se donne pour objectif général d’effectuer un bilan des connaissances sur les habitudes de sommeil des jeunes, d’étudier ce qui les détermine, dont particulièrement le rôle des écrans dans la perturbation du sommeil. Alors qu’il existe une forte prévalence des troubles du sommeil chez les jeunes Français en général, l’ORS s’inquiète car les jeunes Franciliens sont particulièrement concernés. Les troubles du sommeil touchent plus d’un jeune sur deux et cette détérioration a augmenté depuis le début des années 2000, années du grand essor de l’Internet. Les jeunes sont désormais continuellement exposés aux médias (ils y passent de deux à six heures par jour) et acquièrent leur premier smartphone autour de 12 ans, alors que le passage à l’adolescence est une période particulièrement à risque dans le développement des conduites addictives face aux écrans.
Selon le rapport, certaines habitudes comme l’usage des NTIC dans l’espace nuit, l’usage dans l’heure avant de se coucher ou plus de deux heures par jours sont des comportements particulièrement à risque. Et à l’exception du livre, plus de 90% des recherches trouvent une influence négative des médias (radio, console de jeux, télévision, musique, ordinateur, téléphone) sur les variables relatives au sommeil. La télévision est qualifiée au passage de “danger pour le sommeil des plus jeunes” et le smartphone, d’“ennemi du sommeil des adolescents et jeunes adultes”.
Action publique et éducation populaire.
L‘ORS considère qu’il est nécessaire de mettre en place des actions ciblée pour réguler cet usage, car la privation de sommeil a des conséquences préjudiciable sur la santé globale. L’observatoire s’appuie sur le modèle socio-écologique proposé par Michael Grandner. Il considère que, comme d’autres comportements, dormir dépend d’une volonté individuelle mais est également réglé par la société et par l’environnement dans lequel on évolue. Le sujet est public et qu’il ne devrait pas être réduit à la sphère individuelle car les habitudes s’adaptent à la société, à l’environnement et aux politiques publiques qui régissent le lieu de vie. Il préconise la mise en place de propositions telles que “une semaine sans écran”, (à l’instar du mois sans tabac), et des messages d’avertissement des dangers lié à un usage excessif des écrans (à l’instar de ce qui est exigé pour la consommation d’alcool, des aliments trop gras ou trop sucrés).